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Histoire de Koh Tao de 1933 à 1944 : La vie dans la prison politique

D'après un texte original de Sor Sethabutra (สอ เสถบุตร) ancien détenu à la prison de Koh Tao.
Traduit en français en exclusivité depuis la langue Thaï par Kanyarat Kolaka (กัลยรัตน์ โกละกะ) pour kohtaozone.com

Préambule par kohtaozone.com

Nous connaissons tous l'île de Koh Tao telle qu'elle est aujourd'hui : une destination vacances. Mais qu'en était-il avant ? C'est ce que nous avons voulu creuser. Dans un premier temps nos recherche ne nous ont pas amené très loin. Il n'existe en effet que peu de ressource en français et même en anglais concernant l'histoire de Koh Tao. Mais nous avons trouvé des textes écrit en Thaï et en particulier le texte qui va suivre. Nous avons dû faire appel à une traductrice et c'est tout une page de l'histoire de Koh Tao que nous vous propose découvrir en français à travers cette narration de la vie sur l'île de Koh Tao, du temps où elle n'était encore qu'une prison politique.

Voilà comment l'histoire commence...

Koh Tao (เกาะเต่า) est une petite île isolée située au milieu du golfe de Thaïlande loin du continent.  L’'île est entourée par des îles inhabitées où les tortues vertes vont pondre leurs œufs. Lorsque la guerre du Pacifique débuta, le gouvernement craignit que l'Angleterre vienne libérer par la force militaire les prisonniers politiques de l’île de Koh Tarutao (ตะรุเตา) située à la frontière, du côté de l'océan Indien. Il mit donc un gros budget pour déforester Koh Tao (เกาะเต่า) et faire de cette île le lieu de détention principal pour les prisonniers politiques. Sur l'île, les prisonniers non-politique viendrait aider le personnel pénitentiaires en travaillant dans la cuisine, au nettoyage et dans les services, aux ordres du directeur de la prison. L'île compterait aussi parmi ses habitants la famille des geôliers et le personnel de la prison. La prison fit efficacement construite, entourée par des grillages de fils de fer barbelés tandis que les maisons du directeur de l'île pénitentiaire et celles des fonctionnaires de prison et fonctionnaire de police étaient créées, jolies et modernes avec un grand réservoir d'eau d’une capacité de 3.000 litres.

Lorsque les prisonniers politiques furent transférés sur l’île, ce réservoir d'eau énorme s’effondra et ne fut plus en fonction. Comme ils n’avaient plus de source d’eau, les prisonniers politiques eurent des problèmes de pénurie d’eau douce et d’eau potable. Un petit étang fut alors creusé dans le camp de détention, afin de remplacer le réservoir d’eau. Mais quand les 54 prisonniers politiques utilisèrent l’eau en groupe et dans une durée limitée, l’eau de la nappe phréatique n’alimenta pas assez rapidement l'étang pour satisfaire tout le monde, les obligeant à acheter l’eau à un prix coûteux pour leur consommation quotidienne.

Pendant le premier mois sur l’île, le geôlier Pian Anurod (เพี้ยน  อนุโรจน์), en tant que directeur de l'île montrait bien son respect envers les prisonniers et les traitait bien, comme il le fallait pour les détenus de ce genre ; vu que Koh Tao (เกาะเต่า) était une île isolée, sans rien à proximité et avec la mer autour comme barrières, il autorisait les prisonniers à sortir de l’enceinte de la prison dans la journée pour pouvoir se promener, pêcher et chercher de la nourriture librement. La nuit, ils devaient rester derrière les grillages. Malheureusement pour les détenus, peu de temps plus tard, le directeur Pian (เพี้ยน) fut muté car il traitait trop bien les prisonniers politiques. Le colonel de police Pra-kla-klang-samorn (พระกล้ากลางสมร) (Mongkon Hong-sa-krai (มงคล หงสไกร)), directeur général du Département de Correction à l’époque vu ce que faisait le directeur Pian (เพี้ยน) comme un manquement à la discipline.

Le lieutenant en second Pa-yorm Praemdecha (พยอม  เปรมเดชา) vint en remplacement, avec le sergent de police Porn Nouraksa (ผ่อน  หนูรักษา) comme assistant. Dès son arrivée sur l’île, il ordonna de cloîtrer les prisonniers politiques dans la maison de détention la nuit et la journée il ordonna au prisonniers de rester derrière les barbelés. Les prisonniers n’avaient plus le droit d’aller pêcher, chercher de la nourriture comme avant et étaient obligés de manger celle préparée par la prison, insuffisante pour tout le monde et de mauvaise qualité. Par conséquense, les prisonniers devinrent sous-alimenté, maigre et faible. Les porteurs de paludisme depuis l’île de Tarutao (เกาะตะรุเตา) n’étaient plus capables de résister à cette maladie lorsqu’ils attrapèrent le paludisme d’une forme plus virulente sur Koh Tao (เกาะเต่า) qui venait d’être déforesté et connaissait beaucoup de pluie et d’humidité. Quasiment tous les prisonniers attrapèrent le paludisme.

Garder le contact

Le problème le plus important pour les prisonniers, c’était de garder le contact par courriers et de donner des nouvelles à leurs proches. Cette tâche s'avérait difficile car il n’y avait pas de carburant pour les bateaux, et de plus les sous-marins des alliances commençaient à s’immiscer dans le territoire. Le bateau d'approvisionnement passait donc à Koh Tao (เกาะเต่า) juste une fois par  mois et la plupart du temps les lettres destinées aux prisonniers étaient rares. C’était impossible de savoir pour quelles raisons c’était comme ça. Le nouveau chef geôlier Mr Payorm (พยอม) avait expliqué que les lettres des prisonniers écrites pour la famille devaient être inspectées par le personnel de la prison avant  d’être postées. Cependant, ces prisonniers politiques recevaient rarement de courriers ou de nouvelles en retour de leur famille.
Le fait d’être coupé de la famille expliquait alors le manque d’argent et de bien de consommation, et pire encore, une pénurie de médicaments pour les prisonniers qui étaient malades. La maison de détention refusait de leur en donner, ni aucun traitement. Les biens envoyés par les familles des détenus étaient perdus. Les prisonniers politique ne recevaient quasiment plus aucun bien de consommation ni médicaments de la part de leur famille. La mère de Sor Sethabutra (สอ เสถบุตร) essayait par tous les moyens possibles d’envoyer des choses à son fils mais sans succès. Le seul moyen d’avoir des médicaments, c’était d’en acheter au personnel pénitentiaire à un prix déraisonnablement coûteux, alors que ces médicaments pourraient être ceux envoyés par leur famille même.

Des travaux forcés à la mort

Plus tard, Pra-klaklangsamorn (พระกล้ากลางสมร), directeur général du Département de Correction à l’époque contraint aux prisonniers politiques âgés de moins de 60 ans aux travaux forcés, comme les prisonniers ordinaires. C’était une violation des règles de la prison ; les prisonniers politiques devaient être considérés comme prisonniers de première classe et donc dispensés des travaux forcés. Ils ne pouvaient normalement travailler que pour aider le personnel pénitentiaire dans leur supervision, dans les bureaux ou à la comptabilité. Le but de ces travaux forcés était de donner aux prisonniers politiques une activité physique et, par conséquent, de renforce leur corps pour qu'il puisse résister aux maladies. Les détenus politiques devaient par exemple aller dans les bois, se mettant en groupe de 5 ou 6 personnes, pour faire des routes, déforester, couper les mauvaises herbes et préparer la terre pour la plantation des haricots et des maniocs. Tous les produits agricoles revenaient exclusivement à la prison. Le fait de faire travailler volontairement et durement les prisonniers politiques, en les exposant à un soleil fort, à la pluie, et de les couper du contact avec leur famille pour les priver de biens de consommation et de médicaments était une véritable forme d’exécution ; vivre dans une région sauvage, infesté de paludisme, c’était les envoyer à la mort. Il faut savoir que ces prisonniers politiques avaient été jugés au départ à la prison à perpétuité, mais que leur peine avaient été réduite à des occasions spéciales, notament pour leur bonne conduite et finalement il ne leur restait plus que seulement un peu plus de 20 ans de prison à faire. Donc ils pourraient être à nouveau un problème pour le gouvernement s’ils avaient été libérés. Le meilleur moyen d’empêcher cela était de les réduire à l'état d'esclave et de les opprimer physiquement et mentalement pour qu’il leur arrive quelque chose et qu’ils meurent de maladie ou de faim sur Koh Tao (เกาะเต่า).

L'épidémie

A cause de ce travail d’esclave, pendant la saison des pluies de l’année 1943 (2486), les prisonniers qui n’étaient pas habitués aux travaux forcés devinrent très maigres et faibles. Etant porteurs de paludisme, leur état de santé s’aggrava lorsqu’ils attrapèrent encore un fois le paludisme d’une forme plus virulent. En seulement 6 semaines, 6 prisonniers politiques étaient déjà morts; la première mort sur Koh Tao (เกาะเต่า) à cause du paludisme, il s’agissait du capitaine Luangchakyothin (หลวงจักรโยธิน) (M.L.1 Bud  Isarangkun Na Ayuddhaya (ม.ล. บุษ อิศรางกูร ณ อยุธยา)). Ayant une forte fièvre, il se tortillait de souffrance en appelant sa femme et ses enfants. Vu qu’il fut au stade dangereux de la maladie, Praya Chinda Chakrarat (พระยาจินดา จักรรัตน์) lui donna une piqure d’attabrin, mais cela ne l’a pas rétabli. Son Altesse Sérénissime Sithiporn Kridakorn (หม่อมเจ้าสิทธิพร กฤดากร) lui contribua donc une autre piqure de camphre. Cela ne l’aida pas ; il mouru quelques heures plus tard. Prasaeng Sithikarn (พระแสงสิทธิการ) fut la seconde victime de la malaria. Am Boonthai (อ่ำ บุญไทย) dont le pseudonyme de journaliste était « Maenam Khong (แม่น้ำโขง)» fût la troisième victime mais cette fois ci de la maladie d’hydropisie, qui le torturait énormément au début de juillet. Afin de lui percer le ventre, un médecin, condamné pour le meurtre de sa femme alla à Koh Tao (เกาะเต่า) dans un bateau nommé Chawaengsaksongkram (เชวงศักดิ์สงคราม). Son ventre redevint plat mais seulement quelques jours plus tard il regonfla à nouveau. N’ayant plus de médecin, il prit un clou bien aiguisé et se perça le ventre lui-même plusieurs fois. Enfin il était mort, libéré de toute la souffrance.
Un quatrième est mort très peu de temps après, Am Boonthai (อ่ำ บุญไทย), c’était le caporal Satra Khachakun (ศาสตร์ คชกุล). Il était seul sans parents ni famille subvenant à ses propres besoins pendant tout son temps en prison. Sa femme l’avait quitté dès qu’il avait été arrêté. C’était Sor Sethabutra (สอ เสถบุตร) qui lui donnait tout le temps de l’aide et des subventions : argent, vêtements, aliments et médicaments. « Thai Noi (ไทยน้อย)» a écrit dans son livre sur le camp pénitentiaire politique que « notre vie dans le camp était mené sur le principe de « chacun pour soi » car c’était comme si tout le monde flottait dans l’océan n’ayant que la tête hors de l’eau. Un comprimé d’emetin ou de quinine signifiait la vie. Ici, nous devrions dire amen à la gentillesse de Louang Mahasithiwohan (หลวงมหาสิทธิโวหาร) (Sor Sethabutra (สอ เสถบุตร)) qui donnait ses propres médicaments, de l’argent et de la nourriture afin d’aider de mieux à la survie de Satra (ศาสตร์). Il lui avait même payé quelqu’un pour laver les vêtements. Mais Satra (ศาสตร์) fini par nous quitter pour toujours. »
Sor Sethabutra (สอ เสถบุตร) a raconté que dans une telle situation si misérable, avec le manque de médicaments et de nourriture, donner une pilule à un ami mourant pourrait vous coûter la vie plus tard. C’était une décision difficile à prendre entre l’humanité et l’instinct de survie. Tous les prisonniers politiques devaient se maintenir en bonne santé et ils pratiquaient l’automédication. Le personnel du camp pénitentiaire ne prenaient pas soin des prisonniers, ni ne leur donnait de traitements. Chaque comprimé de quinine, d’attabrin ou d’emetin était vital pour la survie de chacun. Le manque de médicaments faisait que chaque prisonnier faisait de l’automédication de devers. Certains prenaient des médicaments peu à peu par petite dose, entraînant l’inefficacité de traitement et ils n’avaient pas assez de médicaments pour la guérison totale de cette grave maladie, tandis que d’autres qui étaient au stade primaire de la maladie avaient conservé leurs médicaments pour plus tard. Mais lorsque leur état empira jusqu’au délire, les médicaments n’étaient alors plus efficace. C’était le cas de Prasaengsithikarn (พระแสงสิทธิการ). Quand il moura, il avait beaucoup d’attabrins et de quinines cachés sous son oreiller et sous son matelas. Quant à Sor Sethabutra (สอ เสถบุตร), sa méthode était de ne pas prendre les médicaments par prévention. Mais lorsque la maladie se remanifesta, il prit des médicaments intensivement pour accélérer la guérison. De cette manière, Sor Sethabutra (สอ เสถบุตร) qui était petit et frêle survécu au paludisme de Koh Tao (เกาะเต่า).

De nouveaux arrivant

Pendant que la mort guettait les prisonniers politiques sur Koh Tao (เกาะเต่า), vu que M.R.2 Nimitmongkon Nawarat (หม่อมราชวงศ์นิมิตรมงคล นวรัตน์) et le docteur Chod Khoomphan (โชติ คุ้มพันธ์), ayant une peine d’emprisonnement à perpétuité dans la prison de Bang Kwang (บางขวาง) pour une tentative de rébellion en 1938 (2481), étaient des têtus et incorrigibles et pourraient devenir une menace, le gouvernement les exila à Koh Tao pour qu’ils souffrent et meurent ensemble avec les prisonniers politiques sur cette île.
M.L. Nimitmongkon Nawarad (ม.ร.ว นิมิตรมงคล นวรัตน์), ex-soldat de l’armée de l’air, déjà condamné pour l’affaire de la rébellion Boworndead (บรเดช) en 1933 (2476) et puis libéré en 1937 (2480) fut à nouveau arrêté, jugé devant un tribunal spécial et condamné à perpétuité pour une tentative de rébellion en 1938 (2481), la même affaire que le lieutenant Nain Talalak (เณร ตาละลักษณ์) et d’autres 17 prisonniers politiques condamnés la peine capitale par exécution dans la prison de Bang Kwang (บางขวาง).
La première image qu’ont vue M.L. Nimitmongkon Nawarad (ม.ร.ว นิมิตรมงคล นวรัตน์) et le docteur Chod Khoomphan  (โชติ คุ้มพันธ์) au moment de leur arrivée sur Koh Tao leur fut tellement effrayante au point d’en perdre la tête. C’était vraiment l’image de l’enfer sur terre. Tout le monde était dans un état osseux ; leur visage pâle, leurs yeux exorbités. Certains recroquevillé, grelottant sous une couverture, tandis que d’autres se tortillaient de douleur à en perdre leurs habits. Ils hurlaient de souffrance et déliraient à cause de la forte fièvre. Un était en train de vomir sur son lit, l’autre, assis dans un état inerte, hagard. Un autre encore se pliait en deux sous sa couverture tremblant de fièvre. Les 2 nouveaux arrivants se rendirent compte tout de suite qu’ensemble avec les prisonniers politiques de l’affaire de rébellion en 1933 (2476), ils avaient été envoyés au purgatoire.
M.L. Nimitmongkon Nawarad (ม.ร.ว นิมิตรมงคล นวรัตน์) failli même perdre la vie à cause d’une forte fièvre ; il bénéficia de l'énorme générosité de la part de Son Altesse Sérénissime Sithiporn Kridakorn (หม่อมเจ้าสิทธิพร กฤดากร) qui avait sacrifié ses derniers médicaments qui lui restait pour lui sauver la vie.

De mort en mort au déserpoir

Un jour, peu de temps après, Luang Chormphonlan (หลวงจอมพลล้าน), ex-gouverneur de la police de la province de Petchaburi (เพชรบุรี), quelqu’un de très généreux, atteignit la phase finale de la maladie. Il se tordait de douleur à cause de la forte fièvre. En état de délire, il appelait incessamment sa femme et ses enfants jusqu’à ce qu’il meure au crépuscule. Quelques jours plus tard, Pheuan Poontanik (เผื่อน ปุณตานิก) décéda lui soudainement, c'était le sixième mort.
La mort des 6 camarades de prison en seulement 6 mois découragèrent le reste des prisonniers politiques. Demeurant dans la plus misérable situation, certains laissèrent carrément tomber leurs honneurs, oubliant leur dignité et leurs gloires. Ils révélèrent une nature humaine égoïste et le « chacun pour soi ». Leur bon niveau d’études n’avait donc pas aidé à raffiner leur esprit ; certains détenus politiques s’étaient abaissés à flatter ou à se prosterner devant des gens pour leur demander la pitié. Afin d’obtenir plus de privilèges et de facilités que les autres, certains espionnaient leurs camarades de prison pour tout ce qu’ils disaient et faisaient, pour aller le racontaient au personnel pénitentiaire. Les histoires rapportées n’étaient pas toutes vraies et une ambiance de suspicions générale s'installa. Les prisonniers politiques se divisèrent ; ceux qui se montraient neutres, qui ne flattaient pas les autres ; qui ne payaient pas de pot-de-vin au personnel de la prison, ceux là qui paraissaient être les plus têtus et obstinés étaient mis sous pression en travaillant ardûment.

Le groupe d'éléphant

Chawaengsak-songkhram (เชวงศักดิ์สงคราม), le bateau à provisions naviguant entre Suratthani (สุราษฎร์ธานี) et Koh Tao (เกาะเต่า) dû arrêter son activité à cause de la pénurie de carburant, pour être remplaçé par Chaiyo (ไชโย), un bateau actionné par un moteur à bois. Un groupe des prisonniers politiques reçu l’ordre d’aller couper des arbres pour en faire des bûches à fournir pour le bateau Chaiyo (ไชโย). Le groupe comptait parmi ses membres Sor Sethabutra (สอ เสถบุตร), M.L. Thaweewong Wachareewong (หม่อมหลวงทวีวงศ์ วัชรีวงศ์), Proong Susewee (ปรุง สุเสวี), Prasert Khachamahid (ประเสริฐ คชมหิทธิ์) et Paow Saengsongsoong (แผ้ว แสงส่งสูง). Le paysage de Koh Tao (เกาะเต่า) était montagneux et les grands arbres se trouvaient sur ses flancs. Après avoir coupé des arbres, ils devaient les faire rouler le long de la montagne jusqu’à la mer, puis les découper en bûches d’environ 65 centimètres de long. Ce groupe de prisonniers était surnommé « groupe d’éléphants ».

L'amnistie royale

Un jour de cette période misérable, un avion vola dans le sens des aiguilles d’une montre au dessus de Koh Tao (เกาะเต่า). Le pilote fit un signe de la main aux prisonniers comme s’il voulait leur dire quelque chose. Les prisonniers discutèrent de cet avion pendant un peu plus de 3 semaines avant de comprendre ce que voulait laisser entendre ce généreux pilote ; la vérité c’était que tous les prisonniers politiques venaient de recevoir une amnistie royale suite à un changement de gouvernement ; le feld-maréchal Plaek Phiboonsongkram (แปลก พิบูลสงคราม) dut démissionner de son poste de premier ministre après sa défaite à un vote au congrès, à propos d’un projet pour faire de la ville de Petchaboon (เพชรบูรณ์) la capitale du pays et bâtir une ville bouddhiste dans la province de Saraburi (สระบุรี). Mr. Kwang Apaiwong (ควง อภัยวงศ์) fut choisi comme nouveau premier ministre, et le nouveau Cabinet vota pour une demande d’une amnistie royale à l’encontre les prisonniers politiques des affaires des rébellions : la rébellion de Boworndead (บวรเดช) en 1933 (2476) et la rébellion en 1938 (2481).

L'espoir retrouvé

De l’espoir et du courage apparurent soudainement parmi les prisonniers politiques ; ils étaient revigorés et vivants. Leurs maladies semblèrent oubliées. Le personnel pénitentiaire parut brusquement différent dans son comportement ; ces paroles et ces façons de parler avaient l’air plus respectueux. Au lieu des injures et d'un langage furieux, on entendait partout les voix appeler les prisonniers politiques par leur titre de noblesse. Certains geôliers se mirent à flatter des prisonniers politiques qui semblaient avoir le potentiel de retourner au pouvoir.

Départ pour Suratthani

Les prisonniers politiques eurent l’ordre de se préparer pour quitter Koh Tao (เกาะเต่า) et aller à la prison de la ville de Suratthani (สุราษฎร์ธานี) en attendant l’heure de la libération. La préoccupation était maintenant, après la libération, où trouver de l’argent pour acheter des nouveaux habits pour remplaçer les anciennes loques. Comment trouver de l'argent pour acheter à manger pendant le voyage, pour payer les frais de transport en commun pour rentrer chez eux. De plus certains d'entre eux n’étaient même pas sûre de savoir si leur maison avait été bombardée ou pas.
A la prison de la ville de Suratthani (สุราษฎร์ธานี), les geôliers, en tant qu’intermédiaires, mirent en vente public les objets personnels des prisonniers politiques. A cette époque-là, pendant la guerre, les biens de consommation étaient peu abondants et donc très chers. Etant des marginaux de la société, ils vendirent leurs affaires à des prix incroyablement bas, entraînant la cohue des gens qui voulaient acheter les choses de bonne qualité, mais à un prix bon marché. Proongsusewee (ปรุงสุเสวี) vendit son collier en or d’un baht3 pour 40 baht ; il était content d’avoir gagné 18 baht de bénéfice car il ne l’avait payé que 22 baht. Mais en réalité, le prix du marché à l’époque était de plus de 400 baht pour 1 baht d’or.
Sor Sethabutra (สอ เสถบุตร) et Paow Saengsongsoong (แผ้ว แสงส่งสูง) vendirent chacun leur moustiquaire pour 40 baht, tandis que Son Altesse Sérénissime Sithiporn Kridakorn (หม่อมเจ้าสิทธิพร กฤดากร) eut 80 baht pour sa couverture en laine, neuve et de bonne qualité ; il était content d’en avoir eu un bon prix. Et encore, un chinois propriétaire d’une boutique de tailleur mit au courant, passa une heure plus tard. Il voulait en acheter un autre en proposant 1 000 baht pour la couverture. Mais il n’en restait plus.

Le jour de la libération

Le 20 octobre 1944 (2487), le jour de la libération, partout dans le marché de la ville de Suratthani (สุราษฎร์ธานี), il y eut un défilé des prisonniers politiques en tenu risible ; certains portaient des guenilles, d’autres les chaussures tellement usées qu’on voyait leurs pieds. Il y en avait qui portaient des chapeaux troués. La mode vestimentaire avait complètement changé. On ne voyait plus les gens en paréo ou pantalon en soie avec une veste boutonnée jusqu’au cou, pas comme la mode connue par les ex-prisonniers politiques qui ne savaient plus comment choisir les vêtements. M.R. Nimitmongkon Nawarat (ม.ร.ว. นิมิตรมงคล นวรัตน์) et Khoon Siriyothin (ขุนศิริโยธิน) achetèrent chacun un short en tissu synthétique pour ses motifs jolis en laine tricotée, un polo et un chapeau. Mais après s’être changés, en marchant sous une chaleur torride pour aller prendre le train, ils se mirent à se gratter partout. Ils durent se changer à nouveau en tenu de prisonnier. A la station Petchburi (เพชรบุรี), de nombreuses gens apportèrent des gamelles de repas et une dizaine des plateaux de dessert « Mor-kaeng (หม้อแกง) » pour souhaiter la bienvenu et bonne chance à tous les ex-prisonniers politiques.
Pendant le trajet, un gentil ami donna une veste de style occidental à Sor Sethabutra (สอ เสถบุตร) pour qu’il la porte. Il raconta qu’il se sentait drôlement mal à l’aise dedans, après 10 ans qu’il n’avait pas porté ce genre de veste. A la station Bangkok Noi (บางกอกน้อย), Thonbuti (ธนบุรี), Mr. Manit Wasuwat (มานิต วสุวัต) fut le premier ami venu à l’attendre et lui proposa le poste de directeur du journal « Sri-kroong (ศรีกรุง) ».

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